Commynes En Ses Mémoires
La pensée de Commynes, qui a inventé le genre des mémoires d'histoire, s'est formée au contact de Louis XI et des ambassadeurs italiens, sans qu'on doive négliger l'influence des chroniques de Chastelain et de Molinet. Mais le fait de s'adresser, par-delà Angelo Cato, aux princes et à leurs conseillers, le souci de rendre intelligible la réalité et de procurer des règles de conduites efficaces, le désir de comprendre et de composer un récit au plus près de la vérité, ont conduit Commynes à faire ¿uvre de moraliste à la manière de Montaigne qui lui doit sans doute plus qu'il ne le dit expressément. Il nous livre une vision du monde sans complaisance et une analyse lucide de l'humanité qui vit dans une instabilité quasi constante, emportée par les puissances trompeuses que sont l'imagination et la volonté, qui désigne dans les Mémoires toutes sortes de comportements irrationnels. Les hommes, occupés à des marchandages suspects, sont menés par la déloyauté, l'impatience, l'orgueil et la cupidité, en sorte que Dieu intervient pour les châtier, souvent par une mort affreuse. Si le portrait de Louis XI signale les qualités qui font un grand roi, les Mémoires sont une véritable démythification des princes qui sont " hommes comme nous ", et de la guerre où le hasard règne en maître. Commynes, avant Machiavel et Guichardin, a écrit pour les gouvernants une sorte de bréviaire qui privilégie l'action diplomatique.
Commynes En Ses Mémoires
La pensée de Commynes, qui a inventé le genre des mémoires d'histoire, s'est formée au contact de Louis XI et des ambassadeurs italiens, sans qu'on doive négliger l'influence des chroniques de Chastelain et de Molinet. Mais le fait de s'adresser, par-delà Angelo Cato, aux princes et à leurs conseillers, le souci de rendre intelligible la réalité et de procurer des règles de conduites efficaces, le désir de comprendre et de composer un récit au plus près de la vérité, ont conduit Commynes à faire...