Plaidoyer Pour Une Presse Décriée
L'indignation est un sentiment commode : elle permet d'éviter les questions, elle rend vaines les interrogations et dérisoires les scrupules. La cause est entendue, et le débat clos avant même d'avoir commencé. Il y a la bonne presse... et la mauvaise, dite de caniveau ! Celui qui écrit ces lignes introductrices d'un véritable plaidoyer pour la presse " people " est pourtant accusateur public de profession : avocat général près de la cour d'appel de Paris, Philippe Bilger, l'un des plus éminents membres de l'institution judiciaire en fonction à la cour d'assises, est avant tout un esprit libre et indépendant. En dénonçant les dangers de dérive de la loi française qui, voulant protéger légitimement le droit à l'intimité de la vie privé, contribue aujourd'hui à favoriser " une véritable industrie de l'intimité, grâce à la complicité bienveillante des tribunaux qui appliquent des textes dans toute leur apparente rigueur, contre le bon sens parfois ", Philippe Bilger prend la défense d'une presse systématiquement décriée. Non pour légitimer ses excès mais, au contraire, par conviction que la fin de l'ostracisme dont elle souffre conduirait nécessairement à la disparition de ceux-ci. " Pour que cette presse populaire, qui suscite une si forte attente, devienne respectable, il ne faut pas exclure ceux qui la font ni mépriser ceux qui la lisent. " Une prise de position argumentée et stimulante dans le débat actuel sur la liberté de la presse.
Plaidoyer Pour Une Presse Décriée
L'indignation est un sentiment commode : elle permet d'éviter les questions, elle rend vaines les interrogations et dérisoires les scrupules. La cause est entendue, et le débat clos avant même d'avoir commencé. Il y a la bonne presse... et la mauvaise, dite de caniveau ! Celui qui écrit ces lignes introductrices d'un véritable plaidoyer pour la presse " people " est pourtant accusateur public de profession : avocat général près de la cour d'appel de Paris, Philippe Bilger, l'un des plus éminents...