Fragonard
Fragonard jette le mouvement, il indique le rythme d'un corps. Il semble peindre avec la palette du rêve. Le lit chez lui est presque un voile comme le nuage, et la femme est une apparition. Sur la batiste bleutée, roulante, presque céleste des draps, entre les vagues de soie que font en bouillonnant les lourds rideaux, il ne renverse que des corps de lait à peine rougis aux joues, aux coudes, aux genoux, à tous les endroits fleuris de la peau . il ne montre que des chairs blanches qu'on dirait éclairées de la lumière d'une veilleuse d'albâtre. Apparences voluptueuses, à la fois confuses et rayonnantes, vagues et magiques diffusions de lumière, académies d'aurore se levant dans un étincelant brouillard matinal, voilà ses tableaux : une vision féerique, rien de plus." C'est en termes lyriques que les frères Goncourt célèbrent Jean-Honoré Fragonard, le "poète de l'art d'aimer du temps" dans leur biographie de l'artiste qui a su porter au plus haut la grâce, le raffinement et la sensualité dans la peinture française du XVIIIe siècle. Galant, coquin, polisson, libertin, sentimental voire érotique : l'inspiration amoureuse parcourt en effet toute l'oeuvre de Fragonard et les feux qu'elle allume, entre l'alcôve, le parc et la bergerie, n'en finissent pas de faire rayonner le génie du "divin Frago".
Fragonard
Fragonard jette le mouvement, il indique le rythme d'un corps. Il semble peindre avec la palette du rêve. Le lit chez lui est presque un voile comme le nuage, et la femme est une apparition. Sur la batiste bleutée, roulante, presque céleste des draps, entre les vagues de soie que font en bouillonnant les lourds rideaux, il ne renverse que des corps de lait à peine rougis aux joues, aux coudes, aux genoux, à tous les endroits fleuris de la peau . il ne montre que des chairs blanches qu'on dirait ...