Humus
Ne pas savoir. Encore attendre. Dormir là, dans cette case où entre la mer. C'est la nuit qu'elle marche, à pas feutrés. La nuit qu'elle se glisse dans notre sommeil. le me réveille. La pièce vibre. L'oreille cherche. Cela vient de tout près, de très loin, de partout. Qui peut savoir avec cette mer dont nul n'a jamais vu le bout ! Car plus tu avances, plus tu t'éloignes. C'est ce que l'on raconte. On dit aussi que l'océan grossit. Que vient un temps où tes jambes sont trop courtes et ne peuvent plus te porter. Le vent retombe et la chaleur est insupportable. Au fil des jours, je découvre les visages. Les femmes parlent, se lient d'amitié en fonction des langues et des sourires. Ma nouvelle camarade est de ma taille. Même poids, même prix, même c¿ur. Ne dort jamais la nuit. Tout ce que je possède est à elle, le peu qu'elle a, c'est avec moi qu'elle le partage. L'eau, la bouillie, son pagne qu'elle défait, où nous nous terrons comme deux enfants, liés par un formidable secret. " En 1774, pleine époque de la traite des Noirs, quatorze femmes parquées dans les cales d'un bateau négrier nantais, Le Soleil, décident de se rebeller et de sauter à l'eau.
Humus
Ne pas savoir. Encore attendre. Dormir là, dans cette case où entre la mer. C'est la nuit qu'elle marche, à pas feutrés. La nuit qu'elle se glisse dans notre sommeil. le me réveille. La pièce vibre. L'oreille cherche. Cela vient de tout près, de très loin, de partout. Qui peut savoir avec cette mer dont nul n'a jamais vu le bout ! Car plus tu avances, plus tu t'éloignes. C'est ce que l'on raconte. On dit aussi que l'océan grossit. Que vient un temps où tes jambes sont trop courtes et ne peuvent ...