Circuit De Reims
Le 1er juillet 1956, le célèbre triangle Gueux-Muizon-Thillois est devenu le trépied intime des fantasmes de course automobile de l'auteur, qui entend à la radio, et pour la première fois, le hurlement des Formule 1, la terrifiante approche des Lancia D50 de Fangio, Collins et Castellotti couvrant peu à peu la voix haute au débit saccadé du reporter de ce Grand Prix de l'ACF. Le 3 juillet 1960, l'auteur se retrouve, à douze ans, dans le public, à la hauteur des dernières lignes de la grille de départ du Grand Prix de l'ACF. Il assiste là à son premier Grand Prix... Le panneau "une minute" circule maintenant entre les monoplaces. Crescendo dans la symphonie des moteurs, ciel blanchâtre, air vibrant au-dessus du tarmac surchauffé, parfum sublime de l'huile de ricin brûlée. Un gros bonhomme, planté au milieu de la piste devant les premières voitures, agite un drapeau français et s'échappe vers la piste de décélération. La BRM de Graham Hill reste collée sur l'extérieur de la première ligne. Derrière, c'est le chaos : Trintignant et Bianchi en sont victimes, Henri Taylor, Flockhart et Gregory en réchappent... Une quarantaine d'années plus tard, l'auteur est revenu au même endroit, retrouvant - vision surréaliste - les stands et tribunes mangés par la végétation, pathétiques vestiges d'une gloire passée, se dressant là, loin de tout, comme un vaisseau fantôme sur les hauts-fonds du souvenir. Debout au milieu de la piste, à hauteur de la ligne de départ, dans la lumière rasante des derniers rayons du soleil qu'accroche le squelette rouillé du tableau d'affichage, l'auteur croit revoir dans le lointain, juste au-dessus des champs de blé, les deux tâches rouge des Dino Ferrari de Phil Hill et Wolfgang von Trips, descendant à tombeau ouvert la route de Soissons, comme deux avions de chasse en rase-mottes qui auraient franchi le mur du son. A cet instant, est née l'envie de rendre à ce magnifique circuit l'hommage qu'il mérite et de raconter son histoire.
Circuit De Reims
Le 1er juillet 1956, le célèbre triangle Gueux-Muizon-Thillois est devenu le trépied intime des fantasmes de course automobile de l'auteur, qui entend à la radio, et pour la première fois, le hurlement des Formule 1, la terrifiante approche des Lancia D50 de Fangio, Collins et Castellotti couvrant peu à peu la voix haute au débit saccadé du reporter de ce Grand Prix de l'ACF. Le 3 juillet 1960, l'auteur se retrouve, à douze ans, dans le public, à la hauteur des dernières lignes de la grille de d...